Le Colonel Chabert - Honoré de Balzac

Le Colonel Chabert d’Honoré de Balzac :

Résumé :

Tenu pour mort à la bataille d’Eylau, le colonel Chabert rentre chez lui après des années d’errance et de souffrance. Mais aux yeux du monde, il n’existe plus. Sa femme, héritière de sa fortune, est remariée et mère de deux enfants ; sa maison a été démolie ; la rue même où il vivait a été rebaptisée : l’Empire a cédé la place à la Restauration … Dépossédé de ses biens comme de son nom, l’ancien héros des guerres napoléoniennes se lance à cœur perdu dans une dernière bataille, pour recouvrer son identité. Y parviendra-t-il ? Le Colonel Chabert est l’histoire tragique d’un homme incarnant les restes sublimes d’une époque révolue.


Avis :

J’ai tout de suite accroché au livre : le vocabulaire qu’utilise Balzac me plait beaucoup, on est loin de nos expressions actuelles et il sait user d’argot lorsque cela est nécessaire, cela nous plonge véritablement dans l’univers du roman.
Le lecteur fait la rencontre d’un homme complètement oublié par son pays, qui ne reconnait pas le héros de guerre qu’il a été et qui le fait passer pour un fou.
Le livre se révèle être une critique d’une société où la loi ne protège pas justement ses citoyens les plus dévoués. La justice se montre injuste envers un homme qui n’a plus assez de moyens pour se défendre et que la société a décidé d’enterrer avant l’heure. (sujet toujours d'actualité !)
Le rapport à l’argent est omniprésent dans le livre : elle motive les actions de chacun des personnages et notamment de la comtesse de Ferraud, son ex femme.

Le personnage Chabert est très attachant. Tout au long du livre, il prend conscience que son entourage abuse de sa gentillesse et ne le respecte pas. Il a épousé une femme qui ne possédait rien et qu’il a enrichie, et voilà que le jour où il a besoin d’elle, elle lui tourne le dos. Le système juridique lui « met les batons dans les roues » : il s’avère complexe et long à se mettre en place pour cet homme qui ne possède plus rien.

De plus, le personnage se fait manipuler en permanence, à cause de sa gentillesse.
Il pense sincèrement que sa situation s’améliorera s’il fait preuve d’amour et de compréhension avec ses proches, et notamment son ex femme. Qu’ils accepteront de trouver une solution qui soit favorables à tous.
Petit à petit, il comprend que cela n’arrivera jamais : il restera pour toujours et jusqu’à sa mort un indésirable, l’homme dont personne ne veut plus.
L’avocat Derville se bat tout au long du livre pour le défendre, mais La comtesse de Ferraud arrivera à ses fins à force de manipulation : Chabert, résigné, baisse les bras et renie son identité.


J’ai beaucoup aimé le personnage de l’avoué Derville, c’est un homme intelligent et de cœur qui prend conscience tout au long de l’histoire que la justice peut se montrer cruelle.
Pour moi, il est le personnage central du roman : celui qui rend la bataille possible et qui conclue le livre.


Excellente lecture.

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