Hate List de Jennifer Brown
Résumé:
«C’est moi qui ai eu l’idée de la liste. Je n’ai jamais voulu
que quelqu’un meure. Est-ce qu’un jour, on me pardonnera ? » C’est ce
que pense Valérie, effondrée après un drame inexplicable survenu au lycée. Son
petit ami Nick a ouvert le feu dans la cafétéria, visant un à un tous les
élèves de la liste. Cette fameuse liste qu’ils avaient écrite pour s’amuser et
où figurent ceux qui étaient odieux, lâches, méprisants. Maintenant, ils sont
blessés ou morts. Et Nick s’est suicidé. Mais Valérie, elle, est toujours là,
enfermée dans une bulle de questions sans réponses. Jusqu’au matin où elle
se lève, et quitte sa chambre pour retourner au lycée.
Mon avis:
C’est un livre poignant. Ce que vit Valérie c’est l’horreur comme le dit son
psychologue (désolée la traduction en français sonne pas aussi bien !),
parce qu’elle va être obligée de tenir un rôle qu’elle n’a jamais voulu avoir,
obligée d’assumer des actes qui l’horrifient.
L’auteure nous fait entrer dans la vie de Valérie, à travers
le témoignage de celle-ci tout au long du livre, à travers ses souvenirs et à
travers des articles de presse datés du 3
mai 2008 à propos de la tuerie de la veille.
Cette fameuse date qui marquera à jamais la vie de Valérie. Ce
jour-là, Nick, son petit ami décide de tuer les personnes inscrites sur la Hate
List qu’elle tenait. Cette liste où figure le nom des personnes qu’elle déteste
plus que tout au monde.
Sauf que, pour elle, ça s’arrêtait là. Une liste pour se
défouler, pour essayer de canaliser sa haine. Jamais elle n’aurait pu imaginer
que les choses iraient aussi loin. Que des personnes perdent la vie et que Nick
se suicide.
Le livre nous permet de découvrir de multiples personnalités
à travers chacun des personnages. Ce qui est d’autant plus intéressant qu’on
apprend à les connaitre entre l’avant et l’après tuerie.
Valérie est le personnage principal, elle est courageuse et
elle change beaucoup tout au long du livre. Elle apprend de ses erreurs et
apprend à se connaitre. Avant la tragédie, elle a un quotidien difficile :
chez elle, ses parents passent leur temps à se disputer et en cours elle subit
quotidiennement des humiliations.
C’est ce qui va faire qu’elle va tomber amoureuse de
Nick : Il est comme elle. Sa situation familiale est compliquée et d’une
certaine façon ils se comprennent. Tous les deux ont une haine qui les ronge.
Alors, lorsque Valérie commence la liste, il rentre dans le jeu.
Nick est loin d’être un meurtrier de nature. Il est à bout,
totalement perdu dans sa vie et il n’a pas conscience de la gravité de ses
actes. Tout est sombre autour de lui, il se drogue et il est prêt à mettre fin
à sa vie.
Les
parents de Valérie : Son père est égoïste. Il ne cherche
que son propre bonheur et il ne fait aucun effort pour se mettre à la place des
autres, que ce soit avant ou après la tuerie. Il trompe sa femme et il ne
l’assume pas. Insupportable, il propage sa mauvaise humeur à tous les membres
de la famille. Sa mère est dépressive, elle veut conserver une vie de famille
normale mais les tensions sont de plus en plus fortes au sein du couple.
Le frère de Valérie, Franckie
est un personnage très conciliant, il ne juge pas et reste neutre. Valérie l’apprécie
beaucoup.
Enfin, il y a les personnages qu’on découvre après la tuerie.
Parmi eux, certains étaient inscrits sur la liste comme Jessica. Les deux
filles vont apprendre à se connaitre, et même devenir amies. Jessica se révèle
être une personne avec un bon fond. Le
fait qu’elle ait survécu de peu à la tuerie, sauvée par Valérie va la changer
radicalement. Elle se sent redevable envers Valérie et lui rend la pareille en
l’aidant à s’intégrer au lycée ainsi qu’en prenant sa défense à plusieurs
reprises.
Le Dr. Hieler est un psychologue exceptionnel. Il prend le
temps d’écouter Valérie et de la comprendre. Il ne la juge pas et se comporte
de façon très conciliante. Il est un peu le père qu’elle aurait voulu avoir :
elle ne le dit pas directement, mais elle se met souvent à imaginer les liens
qu’il peut entretenir avec sa femme et ses enfants et elle imagine qu’il a une
famille parfaite.
C’est un personnage très attachant, il ne se contente pas de
faire son travail : Valérie sait qu’elle peut compter sur lui et aller le
voir hors consultation ou même l’appeler au téléphone pour lui demander conseil.
Béa est une
artiste sur qui Valérie va tomber un peu par hasard. Elle va lui apprendre à développer
sa passion pour l’art et de cette façon à se libérer. Ce personnage est assez
intriguant par moment, même si Valérie ne s’attarde pas sur leurs discussions.
Elle ressent toute suite que Valérie a une âme d’artiste et la prend sous son
aile.
Les amis que Valérie avait avant l’accident lui tourne le
dos, ce qui est assez choquant et prévisible en même temps. Plus tard, on
comprend que certains auraient aimé qu’elle leur donne des explications, qu’elle
sache se mettre à leur place et comprendre leur souffrance plutôt que de se « victimiser »
(encore un mot que je viens d’inventer !) dans l’isolement.
Le début du livre est bouleversant. L’écriture est excellente
et c’est sans doute pour cela que j’ai continué à le lire mais honnêtement, c’est
déprimant.
Je ne dis pas que
Valérie exagère, ses réactions sont tout à fait légitimes et en rapport avec la
situation mais j’attendais un changement de direction sans quoi le livre aurait
été plat et lugubre.
Heureusement, vers la fin on change de cap ! Le
personnage de Valérie se révèle : elle a fait le point sur sa vie et elle
se rappelle qui elle est. Le père de Valérie assume enfin sa liaison et ses
parents se séparent. La mère de Valérie sort de dépression et se reconstruit.
Valérie trouve le moyen de faire le deuil du passé et apprends à connaitre les
personnes qui ont été –malgré elles- impliquées dans la tuerie. Elle participe même
à l’inauguration du mémorial un an après le drame en rendant hommage à ses
camarades.
Je ne dirais pas qu’il s’agit d’une histoire de joie et l’happy
end n’en ai pas vraiment un (le lecteur n’est pas dupe !) mais c’était vraiment
nécessaire d’ajouter un peu de couleurs dans ce roman et j’étais contente de ne
pas finir sur une note négative. Cependant, j’ai gardé un gout désagréable de
ce livre, un peu comme quand je regarde une enquête criminelle à la télé :
C’est une histoire tout ce qu’il y a de plus crédible, avec des personnages
tout ce qu’il y a de plus commun et on imagine toute la souffrance qui a dû
suivre le 2 mai 2008.
Je conclurai donc en
qualifiant ce livre de
LIVRE QUI MET EN GARDE
LIVRE QUI MET EN GARDE
parce qu’il nous fait réfléchir sur l’impact que peuvent
avoir nos actes et nous rappelle l’importance d’être vigilant quant aux propos
que l’on tient. Encore une fois, c’est loin d’être un coup de cœur parce que j’ai
encore un peu le cafard au moment où j’écris cette chronique et même s’il m’a profondément
bouleversée, je ne risque pas de le relire.
J'avais beaucoup aimé cette lecture. Il parle d'un sujet qu'on connait très peu en France, mais qui est important de connaitre! Et que quel que soit le côté, tout n'est pas noir. Tout n'est pas le mal selon un point de vue.
RépondreSupprimerJe suis totalement d'accord avec toi! Ce livre nous fait prendre beaucoup de recul et est intéressant à lire! Comme tu le dis très bien, on en parle encore trop peu en France : le harcèlement scolaire, l'impact que peuvent avoir nos actions ou nos paroles... Espérons que les choses changent! :) Merci pour ton commentaire, bisous!
Supprimerhum, je suis intriguée et je prends note pour ma wish !
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